• 2 sept. 2013, rien de nouveau, c'est la rentrée !

    Chez Pipa Sol, la rentrée se dit "on reprend..." donc petit retour en arrière.

    Juillet 2012 ( un vrai flash back, je vous l'avez dit !) alors que le festival d'Avignon s'achève et que nous savourons la perspective d'un farniente bien mérité, encore fébriles de cette épreuve pour notre création "Valises", nous activons nos neurones autour d'une proposition de nouvelle création.

    Le festival Blues sur Seine (en Mantois) nous a  en effet demandé d'éventuellement travailler sur le thème de l'esclavage. Réflexions en réunion, imaginaires en actions...dés septembre 2012, le choix de travailler sur l'esclavage moderne est établi.

    A l'écoute des retours et autres critiques reçues lors de nos premières dates avec Valises, nous décidons d'associer à la construction de notre nouvelle arche un dramaturge : Bruno Allain (comédien, plasticien et auteur dramatique).

    Christine Delattre et lui même se mettent donc en stylos associés afin de construire le squelette de ce conte moderne : "T'es là pour ça", en référence aux restavek, ces enfants d'Haiti, issus de familles pauvres achetés par d'autres familles parfois tout aussi pauvres pour assurer jour et nuit les travaux domestiques. N'oublions pas la version féminine, les " La pourça", surnom devenu nom, qui cache le rôle infecte imposé à ces jeunes filles souvent trés jeunes.

    Tout au long de la saison l'équipe s'achemine donc vers la recherche plastique esthétique, sémantique de ce thème que sous tend celui de la SOUMISSION. 

    Juillet 2013, un mois de répétition : appréhension du plateau, premiers essais imagés (film d'animation images virtuelles), essais marionnettiques...un accent scènique trés précis se dessine : un rapport au corps trés spécifique : le corps manipulé, le corps rapetissé, le corps nié, le corps brisé où l'identité est noyée, dissoute...réduite à rien...Une question s'impose : comment se reconstruire, comment en sortir, comment en parler ?

    Premières photos :

    Nouvelle saison Tous sous surveillance

    Nouvelle saison

     

     

     

     

     

     

    Le gamin, encore humain

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Monsieur, l'un des personnage principaux, le premier lien du gamin avec le monde qui va le briser

     

     

     

     

    ScènoMonsieur, et le placard à chaussures ..oui ! oui !

     

     

     

     

     

    Vous l'aurez compris, la saison s'annonce passionnante : une tournée pour Valises à en donner le tournis (voir agenda www.pipasol.fr) et une exploration humaine pour un espoir de retour vers une dignité humaine.

     

    à suivre...


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  • Lors de notre périple, nous avons eu l'opportunité de louer une voiture et de passer un weekend à vadrouiller dans ce département français bien trop méconnu. C'est un régal pour les yeux, les papilles, la langue parlée et le corps qui s'ouvre au vert des arbres, au bleu du ciel chargé pourtant de nuages lourds, aux ondées brusques et promptes à vous détremper en moins de 10 secondes...

    La Guyane ne mérite pas sa mauvaise réputation qui dans le même temps la préserve des touristes...Comme me l'a redit une petite dame assise tranquillement avec ses copines prenant le frais, il n'ya pas de mygales à chaque coin de rue, ni de serpents qui rôdent et n'attendant que votre inattention pour vous injecter un venin sans recours.

    Le samedi sur les routes enfin la route principale, N1 une trace goudronnée bordée par la forêt luxuriante qui n'attend qu'une chose : reprendre ses droits. Déjeuner dans un village Hmong, communauité originaire du Laos, ayant fuit le pays dans les années 80; cultivateurs, les Hmongs  vivent dans ce village adorable et serein. Préservé du monde mais trés actifs et puissants. Ils sont les agriculteurs attitrés , même s'il parait que leur culture n'est pas tout à fait exempte de produits disons fortifiants pour les plantes. le pays est trés peu peuplé mais il faut assurer la production qui sera ensuite vendue par les Chnois .

    la Guyane se distingue de ces multiples ethnies, des communautés qui se cotoient travaillent ensemble, se respectent mais restent attachées à leurs histoires, leur racines.

    On distingue les créoles (les plus nombreux), les surinamiens et les brésiliens ( les voisins), les haitiens ( toujours les plus pauvres), les métros ( les plus nantis souvent des gendarmes, des militaires, des profs, des ingénieurs , la fusée Ariane tient une grande place ici), les chinois donc, les Hmongs, les noirs marrons ( descendants des esclaves qui s'étaient enfuis et réfugiés dans la forêt) et les amérindiens ( les plus anciens)...Voilà de quoi rejouir les curieux que nous sommes. c'est la France mais déjà ce n'est plus elle, il y un truc...il y a un attachement sincère qui se crée et qui fait voyager avec la sensation d'être déjà un peu du pays.

    Cela rend coooool!

    Donc samedi, village Hmong et village de Roura ( déjà plus "urbain" enfin tout est trés relatif, nous sommes quand même sur un petit bourg peinard, ou le marché se constitue de 4 baraques avec petits producteurs locaux forts sympathiques qui se régalent à transmettre les recettes à base de piment, d'étranges comcombres piquants et autres salades  de mangues...)

    une petite cascade où faire trempette, un ti punch sur cayenne, et retour à la villa. Dodo les valises.

    Dimanche, une surprise : direction les îles du salut, les trois îles ayant abritées le bagne pendant prés de 100ans. Un endroit terrifiant qui aujourd'hui est un véritable paradis. le contraste est déroutant, ; au dessus du roulis des vagues, on perçoit la plainte des prisonniers,  la peur la maladie, la folie, la peine, le desespoir ...et pourtant, le soleil est parfait, les cocotiers en place, les singes capucins à portée de main, adorables, les iguanes disposés à se faire prendre en photo...bref, une journée entre histoire et illusions, l'impression d'être entre deux mondes...entre deux cycles de mémoire.

    Aprés une bonne douche direction sous des trombes d'eau cayenne et le carnaval, enfin ! le défilé, les couleurs, la danse, les percu qui bousculent les fessiers, allongent les jambes, délient les langues et poussent au chant, aux claquement de mains, au cris, aux extravagances. Les rôles s'inversent, les hommes se régalent d'être habillés en femme, les femmes, se masquent et choississent leur cavaliers à leur guise ( Touloulous, tololos...et autres personnages fantasques...) Nous ne suivons pas, nous sommes grillés par le soleil, alanguis, couché à l'heure du défilé, il nous pousse au sommeil.

    Lundi décollage à 20h, mes camarades visitent une reserve animalière, je profite de la terrasse pour donner une dernière fois leur patée aux moustiques...qui vont être bien malheuraux de notre départ et retour mardi matin dans la grisaille et le froid...

    la Guyane mérite qu'on s'y attarde même si son nom signifie " sans nom" et que tout le monde ici s'accorde à dire que les métros ne sont toujours que de passage !!!

    la Guyane est un espace de transition, une porte qui nous n'avons pas envie de refermer trop vite...il y a des idées de revenez'y...à suivre ?  

      


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  • Des images Des images Des images Des images Des images  une autre approche des valises

    Des images

    La villa des artistes ( ce n'est pas moi qui le dit, c'est bien son nom !)

     

    Des images Toujours tester le matériel avant de s'en servir !

     

     

    Des images

     

     

     

     A trois heures de la première représentation...

     

    Les jours filent vite en Guyane, déjà samedi pour nos valises.

    En résumé, trois représentations, peu de public, excepté le premier jour où nous avons été chaleureusement suivi par des lycéens passionnants et trés touchés par André et ses camarades; un beau moment d'échanges autour du théâtre qu'ils ont en option dans leur cursus scolaire.

    deuxième représentation aprés une balade en journée à Cayenne pour les filles tandis que les gars executaient le pré montage dans la seconde salle, une représentation un peu mitigée devant un parterre de 7 personnes...pas la meilleure  !du fait aussi d'un gros pépin technique lié au son...bref, on remballe à Macouria et on enchaine ( enfin tranquillou hein, ici, la vie est coool)  journée du vendredi montage à l'Encre de Cayenne, espace culturel, bel auditorium...mais nous sommes en période de carnaval, et cette tradition prend une place importante dans le  coeur et l'esprit des guyannais...du coup un public un peu clarsemé, beaucoup de "Métro", mais un chouette partage , de sympathiques rencontres et aujourd'hui weekend !!! une voiture louée plusieurs projets de visite ( anciens bagnes, îles du salut, parades du carnaval...on ne sait que choisir !) mais la vie est douce pour la cie...

    J'ai appris les conditions hivernales en Métropole...désolée ici la température est de 30 , un petit vent alizé nous berce et nous rafraichit si ce n'étaient les moustiques qui font de nos peaux une parure de guépard tacheté...

    tout est au mieux...

     

     

     

     

     

     


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  • Que diriez  vous d'un voyage en avion de 9 heures, d'un décalage horaire de 4 h (depuis la métropole retarder sa montre), d'un retard d'une bonne heure au décollage, d'appareils vidéo defectueux dans l'avion alors qu'ils nous présentent un programme de films comme astérix et obélix ou Hotel transilvania (que je vous conseille  je me suis bien marré dans le genre film animation...), d'une nuit où le réveil sonne à 4 heures parce qu'on a oublié que le fuseau horaire a changé et d'un  petit déjeuner sur une terrasse avec hamac et vent bruissant dans les palmes ...

    La carte postale est plutôt tentante; lundi, le projet s'est finalement concrétisé ( je rappelle que toris jours avant le départ nous n'avions pas tous nos billets ni de bonnes nouvelles de nos décors refabriqués sur place...) , l'accueil est agréable, au goût de punch citronné, la nuit réparatrice ...

    Nos yeux ne sont pas trop globuleux, on est heureux d'être là, en attente, ignorants à quel piment on va être savouré...

    et puis il y a mardi...vous avez l'image d'une ruche en tête ? et bien imaginez cinq personnes d'âges différents, de compétences différentes, mais animés d'une même energie face au travail, se ruer sur une scène où il faut tout, ou presque fabriquer...

    5 car il y a l'équipe Pipa Sol (Christine, Didier, Jean Pierre, Agnès et Alister technicien de la salle conventionnée de Macouria...)

    Ainsi sur les trois panneaux du décor, seuls deux sont prêts et encore il faut en retoucher un car ici à Macouria ( à 35KM de cayenne) le panneau qui normalement est léger et maniable, dansant, se retrouve  peser deux fois son poids, et brut de bois. Il faut donc en moins de 24h fabriquer, peindre, trouver des astuces bouts de ficelles pour  retrouver nos marques et être un peu à l'aise pour la rencontre avec ce public que nous ne connaissons pas.

    2 Equipes de deux : Christine et JP  à "l'atelier" bois, Didier et  Alister aux lumières, Agnès en peinture et autres accessoires faciles à coudre notamment...

    Donc de 10h à 2h30...bosse bosse petit bagnard de Guyane, et surtout, active ton cerveau et transforme une bouteille en plastique en un super projecteur pour le théâtre d'ombres. J'exagère mais pas loin. On concrétise, on essaie de passer au dessus de notre volonté à tous de réaliser un bel objet, on fonce, on cloue, on scie, on engloutit vite fait, pardon à la cuisinière qui nous gâte, de formidables repas préparés pour nous chaque jour et s'est reparti !

    Zombis de la nuit aprés réglages des projos et mise en boite des intensités, des heures non identifiées affalés sur nos matelas ruinés de moustiques et réveil au mercredi...

    RDV imprévu avec un journaliste de Guyane première, radio guyanaise en direct...c'est bibi qui s'y collle et direction la salle qui aujourd'hui n'est pas dispo normalement avant 13h30...

    Le nouveau maire présente ses voeux à la population locale ( l'ancien est décédé le 25 déc dernier) ...et  là ! c'est la fête, le délire, le buffet, la belle chanteuse créole, les verres remplis de jus frais ou citronnés, danses ... jamais on a vu une telle cérémonie de voeux...leçon à prendre.

    Petit rappel nous devons jouer à 17H30 ! il reste de la peinture, des re réglages ( le projos sont cascadeurs, ils tournent sur eux même sur le grill...) bref accélération du temps...on pense à reporter, impossible des classes de lycée sont prévues, on s'active, on pousse les derniers couples dehors avec nos pinceaux et autres scie sauteuse , un petit filage  histoire de soulever le poid de nos panneaux ( à p...!les reins) on s'impatiente devant la mauvaise volonté d'un lecteur de cd dvd qui se refuse à nous ( Marie Annie Félicité notre programmatrice se hâte d'en acheter  un )...et à 17h 23 nous sommes prêts : waouh ! ...mais il n'y a encore personne !!! arrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrgh ! on garde ce calme qui nous caractérise alors que la barque qui se voulait un paquebot tangue sur les flots apaisés...queqlues minutes, une grande rasade d'eau ( il fait environ 30° sous les cagoules... ) et une représentation qui se déroule sur du velours, le stress nous va bien, la salle est à l'écoute, le public est ému, il est présent et même si les conditions ne sont pas optimales (pas de noir complet, un sol en béton, des marionnettes en moins, on a du faire un choix ...ouh !bouh !...),  André et ses camarades nous ont donné le sens de l'adaptation et du vaille que vaille !!!! 

    Seulement  trois jours  encore en  France mais incontestablement ailleurs et déjà l'impression d'un infini de moments, de sourires, de découvertes, l'envie d'aller scruter au delà tout en s'installant de cette petite salle qui n'a plus de secrets pour nous...

    Bien évidemment, ce soir, personne ne biguine, si ce n'est avec sa moustiquaire et son sommeil issu d'un tourbillon improbable mais réalisé en équipe... du beau travail pour ce spectacle qui ne cesse définitivement de nous surprendre et de nous lancer des défis humains...et puis il y avait la promesse d'un bon planteur...cela va sans dire !


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  • Bien sur, on dit Le Manoir...j'ai une tendance à voir le monde au féminin !

    A ce jour, nous sommes en attente du dernier billet d'avion, notre ami et collègue jean pierre n'ayant pas été enregistré sur la liste des partants...Impossible d'imaginer ce voyage sans lui. Des surpises jusqu'au bout,  je vous le dit !!!

    Camarade Denouval , que la force soit avec nous !

     


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